fahd المشرف المميز
المشاركات : 1254 تاريخ الميلاد : 12/03/1984 تاريخ التسجيل : 11/10/2008
| موضوع: Histoire du méchant petit garçon -conte pour lire et écouter السبت 25 أكتوبر 2008, 19:25 | |
| Histoire du méchant petit garçon -Mark Twain
Donneur de voix : René Depasse | Durée : 13min
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voix
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Histoire du méchant petit garçon
Il y avait une fois un méchant petit garçon qui s’appelait
Jim. Cependant, si l’on veut bien le remarquer, les
méchants petits garçons s’appellent presque toujours James
dans les livres de l’école du dimanche. C’était bizarre,
mais on n’y peut rien. Celui-la s’appelait Jim.
Il n’avait pas non plus une mère malade, une pauvre mère
pieuse et poitrinaire, et qui eût souhaité mourir et se
reposer dans la tombe, sans le grand amour qu’elle portait
à son fils, et la crainte qu’elle avait que le monde fut
méchant et dur pour lui, quand elle aurait disparu. Tous
les méchants petits garçons dans les livres de l’école du
dimanche s’appellent James, et ont une mère malade qui leur
enseigne à répéter : Maintenant, je vais m’en aller… et
chantent pour les endormir d’une voix douce et plaintive,
et les baisent, et leur souhaitent bonne nuit, et
s’agenouillent au pied du lit pour pleurer. Il en était
autrement pour notre garçon. Il s’appelait Jim. Et rien de
semblable chez sa mère, ni phtisie, ni autre chose. Elle
était plutôt corpulente, et n’avait nulle piété. En outre
elle ne se tourmentait pas outre mesure au sujet de Jim.
Elle avait coutume de dire que s’il se cassait le cou, ce
ne serait pas une grande perte. Elle l’envoyait coucher
d’une claque, et ne l’embrassait jamais, pour lui souhaiter
bonne nuit. Au contraire, elle lui frottait les oreilles
quand il la quittait pour dormir.
Un jour ce méchant petit garçon vola la clef de l’office,
s’y glissa, mangea de la confiture, et remplit le vide du
pot avec du goudron, pour que sa mère ne soupçonnât rien.
Mais à ce moment même un terrible sentiment ne l’envahit
pas. Quelque chose ne lui sembla pas murmurer : « Ai-je
bien fait de désobéir à ma mère ? » « N’est-ce pas un péché
d’agir ainsi ? » « Ou vont les méchants petits garçons qui
mangent gloutonnement la confiture maternelle ? » Et
alors, il ne se mit pas à genoux, tout seul, et ne fit pas
la promesse de n’être plus jamais méchant ; il ne se
releva pas, le cœur léger et heureux, pour aller trouver sa
mère et tout lui raconter ; et demander son pardon, et
recevoir sa bénédiction, elle ayant des pleurs de joie et
de gratitude dans les yeux. Non. C’est ainsi que se
comportent les autres méchants petits garçons dans les
livres. Mais chose étrange, il en arriva autrement avec ce
Jim. Il mangea la confiture et dit que c’était « épatant »
dans son langage grossier et criminel. Et il versa le
goudron dans le pot, et dit que c’était aussi « épatant »
et se mit à rire, et observa que la vieille femme sauterait
et renâclerait, quand elle s’en apercevrait. Et quand elle
découvrit la chose, il affirma qu’il ignorait ce qu’il en
était ; elle le fouetta avec sévérité ; il se chargea de
l’accompagnement. Tout s’arrangeait autrement pour lui que
pour les méchants James dans les histoires.
Un autre jour, il grimpa sur le pommier du fermier Acorn,
pour voler des pommes. La branche ne cassa pas. Il ne
tomba pas et ne se cassa pas le bras, et ne fut pas mis en
pièces par le gros chien du fermier, pour languir de
longues semaines sur un lit de douleur, et se repentir, et
devenir bon. Oh ! non ! Il prit autant de pommes qu’il
voulut, et descendit sans encombre. Et d’ailleurs, il
était paré pour le chien, et le chassa avec une brique
lorsqu’il s’avança pour le mordre. C’était bizarre. Rien de
semblable jamais dans ces aimables petits livres à
couverture marbrée, où l’on voit des images qui
représentent des messieurs en queue-de-pie et chapeaux
hauts en forme de cloche, avec des pantalons trop courts,
et des dames ayant la taille sous les bras et sans
crinolines. Rien de pareil dans les livres de l’école du
dimanche.
Il déroba, une autre fois, le canif du maître d’école, et,
pour éviter d’être fouette, il le glissa dans la casquette
de Georges Wilson, le fils de la pauvre veuve Wilson, le
jeune garçon moral, le bon petit garçon du village, qui
toujours obéissait à sa mère et qui ne mentait jamais, et
qui était amoureux de ses leçons et infatué de l’ecole du
dimanche. Quand le canif tomba de la casquette, et que le
pauvre Georges baissa la tête et rougit comme surpris sur
le fait, et que le maître en colère l’accusa, et était
juste au moment de laisser tomber le fouet sur ses épaules
tremblantes, on ne vit pas apparaître soudain, l’attitude
noble, au milieu des écoliers, un improbable juge de paix
à perruque blanche, pour dire : « Épargnez ce généreux
enfant. Voici le coupable et le lâche. Je passais par
hasard sur la porte de l’école, et, sans être vu, j’ai tout
vu. » Et Jim ne fut pas harponné, et le vénérable juge ne
prononça pas un sermon devant toute l’école émue jusqu’aux
larmes et ne prit pas Georges par la main pour déclarer
qu’un tel enfant méritait qu’on lui rendit hommage, et ne
lui dit pas de venir habiter chez lui, balayer le bureau,
préparer le feu, faire les courses, fendre le bois, étudier
les lois, aider la femme du juge dans ses travaux
d’intérieur, avec la liberté de jouer tout le reste du
temps, et la joie de gagner dix sous par mois. Non. Les
choses se seraient passées ainsi dans les livres, mais ce
ne fut pas ainsi pour Jim. Aucun vieil intrigant de juge
ne tomba là pour tout déranger. Et l’écolier modèle
Georges fut battu, et Jim fut heureux de cela, car Jim
détestait les petits garçons moraux. Jim disait qu’il
fallait mettre à bas ces « poules mouillées. » Tel était
le grossier langage de ce méchant et mal élevé petit garçon.
La plus étrange chose arriva à Jim, le jour qu’il était
allé, un dimanche, faire une promenade en bateau. Il ne
fut pas du tout noyé. Une autre fois, il fut surpris par
l’orage, pendant qu’il pêchait, toujours un dimanche, et
ne fut pas foudroyé. Eh bien ! Vous pouvez consulter et
consulter d’un bout jusqu’à l’autre, et d’ici au prochain
Christmas, tous les livres de l’école du dimanche, sans
rencontrer chose pareille. Vous trouverez que les méchants
garçons qui vont en bateau le dimanche sont invariablement
noyés, et que tous les méchants garçons qui sont surpris
par un orage en train de pêcher un dimanche sont
infailliblement foudroyés. Les bateaux porteurs de méchants
garçons, le dimanche, chavirent toujours. Et l’orage
éclate toujours quand les méchants petits garçons vont à
la pêche ce jour-la. Comment Jim toujours échappa demeure
pour moi un mystère.
Il y avait dans la vie de Jim quelque chose de magique.
C’est sans doute la raison. Rien ne pouvait lui nuire. Il
donna même à un éléphant de la ménagerie un paquet de
tabac au lieu de pain, et l’éléphant, avec sa trompe, ne
lui cassa pas la tête. Il alla fouiller dans l’armoire
pour trouver la bouteille de pippermint, et ne but pas par
erreur du vitriol. Il déroba le fusil de son père et s’en
alla chasser le jour du sabbat ; le fusil n’éclata pas en
lui emportant trois ou quatre doigts. Il donna à sa petite
sœur un coup de poing sur la tempe, dans un accès de
colère, elle ne languit pas malade pendant tout un long
été, pour mourir enfin avec sur les lèvres de douces
paroles de pardon qui redoublèrent l’angoisse dans le cœur
brise du criminel — non. Elle n’eut rien. Il s’échappa
pour aller au bord de la mer, et ne revint pas se trouvant
triste et solitaire au monde, tous ceux qu’il aimait
endormis dans la paix du cimetière, et la maison de son
enfance avec la treille de vigne tombée en ruines et
démolie. Pas du tout. Il revint chez lui aussi ivre qu’un
tambour et fut conduit au poste à peine arrivé.
Et il grandit et se maria, et eut de nombreux enfants. Et
il fendit la tête à tous, une nuit, à coup de hache, et
s’enrichit par toutes sortes de fourberies et de
malhonnêtetés. Et à l’heure actuelle, c’est le plus
infernal damné chenapan de son village natal, il est
universellement respecté, et fait partie du parlement.
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